Avant-propos de Monsieur Koen Geens, Ministre des Finances
Alors que l’on aurait pu espérer une reprise de la croissance après un premier trimestre prometteur, l’année 2012 s’est caractérisée en Belgique par une croissance économique négative. Cette situation résulte en partie de la poursuite de la crise des dettes souveraines dans la zone euro.
Les incertitudes des consommateurs se sont traduites par une atonie de la demande intérieure qui, contrairement à l’année 2011, n’a plus soutenu l’économie. La croissance réelle du PIB est ainsi estimée à -0,3% pour l’année 2012. Malgré ce climat, la Belgique est parvenue à limiter l’augmentation du chômage. L’inflation, quant à elle, a diminué pour passer de 3,5% à 2,8%, ce qui constitue un point positif pour l’année 2012.
Les finances publiques ont pâti de cette dégradation du contexte conjoncturel. Le déficit de l’ensemble des pouvoirs publics est, en effet, estimé à 3,9% du PIB. Il faut noter que ce déficit comprend l’augmentation de capital de Dexia réalisée en décembre 2012. Sans cela, le déficit se serait élevé à 3,1% du PIB. Ce déficit est toutefois resté inférieur à la moyenne européenne.
Les charges d’intérêt ont très légèrement augmenté pour passer à 3,5% du PIB, soit une augmentation de 0,2 point de pourcentage du PIB. Cette situation est en partie due au fait que la baisse des taux d’intérêt sur la dette – le taux moyen pondéré se situe à 3,49% en 2012 contre 3,69% en 2011 - n’a pas compensé l’augmentation du ratio d’endettement.
Celui-ci s’est accru pour passer de 97,8% à 99,8% du PIB à la fin de l’année 2012, soit un peu plus que l’objectif du Programme de Stabilité (99,4% du PIB). Cette augmentation résulte en partie des différentes dépenses d’aide que la Belgique a effectuées dans le cadre de l’Union européenne et dont l’effet sur la dette a été de 1,5% en terme de PIB. Le Royaume est toutefois parvenu à maintenir ce ratio en dessous du seuil de 100%.
C’est dans ce contexte économique difficile que l’Administration générale de la Trésorerie (Agence de la Dette) a réussi à assurer de manière optimale les besoins de financement de l’Etat et ce grâce à une gestion efficace de la dette. L’Agence est ainsi parvenue à émettre en 2012 des emprunts à moyen et long terme – essentiellement sous la forme de son instrument phare qu’est l’obligation linéaire (OLO) - pour plus de 48 milliards d’EUR. Ce montant était supérieur aux prévisions et a permis de diminuer l’endettement à court terme. Le Trésor a ainsi profité de la demande des investisseurs pour du papier belge à long terme qu’il a pu émettre à des taux historiquement bas. A titre illustratif, le taux de l’OLO à 10 ans était de 2,10% en décembre contre plus de 4% un an auparavant.
En outre, tout comme en 2011, l’Agence de la Dette a continué à assurer de manière optimale les besoins de financement de l’Etat. Elle a dans ce cadre intensifié sa politique de rachat et de préfinancement. Ces différents éléments ont résulté en une augmentation de la duration et de la durée moyenne pondérée de la dette ainsi qu’à une diminution des risques de refinancement et de refixation de taux. Les défis de cette année ont donc pu être relevés.
Le Ministre des Finances,
Koen Geens